MAM
LA
PERTINENCIA DEL BORDE, 2022
ALZUETA GALERIA,
MADRID
Y sin duda nuestro tiempo… prefiere la imagen al objeto, la copia al original, la representación a la realidad, la apariencia a la esencia…
Ludwig Feuerbach. L'essence du christianisme.
Prefacio de" La Sociedad del espectáculo". Guy Debord.
Durante más de veinte años he trabajado en el desarrollo de la posibilidad de existencia de la pintura fuera de los límites del cuadro. Ser pintor y no pintar cuadros parecía a finales de siglo, ser una promesa alentadora. Hoy considero esos desplazamientos como tentativas de salida de un espacio para entrar en otro… lo mismo pero diferente.
De vuelta con los cuadros, esos rectángulos que se cuelgan en la pared como decía Donald Judd, la cuestión del límite, de los bordes o de frontera me permitía salir de un cierto binarismo o dualismo estructural. Si en el cine o en la fotografía el encuadre decide entre lo visible y lo invisible por un efecto de champ y de hors-champ, en la pintura el borde del cuadro puede constituir un territorio compartido al mismo tiempo dentro y fuera del cuadro.
La pertenencia del borde. Madrid 2022.
La pertenencia del borde. Madrid 2022.
La pertenencia del borde. Madrid 2022.
Trabajar en el margen, en su espesor, en su perímetro, es comprender el cuadro como un objeto, a través del cual se sobreentiende un régimen histórico y simbólico bien conocido. El cuadro es la materialización de los dispositivos de la visión que siguen vigentes a través de las pantallas. Es curioso de hecho que el término “cuadro” no tenga equivalente en inglés. “Picture” hace referencia a lo que está pintado en la superficie y que podríamos llamar imagen; en tanto que “painting” designa el acto de pintar y por extensión el producto de esa actividad. Nada en realidad que hable del soporte físico.
Considerar el borde del cuadro como un territorio posible supone para mi abrir un espacio existencial, es decir un espacio de hermenéutica como un horizonte abierto a la interpretación y a la creación de significados.
Entonces si… soy pintor de paintings y no de pictures.
Miguel Angel Molina
Rosny sous Bois, Julio 2022
INEVITABLES RELACIONES, 2022
PEP LLABRES
PALMA
VERFREMDUNGS-EFFEKT
L'effet de distanciation
SANTIAGO DE COMPOSTELLA
Souvent, des formes d'art comme la littérature ou le cinéma nous invitent à rentrer dans des univers d'illusion avec lesquelles nous nous identifions. La finalité de cette opération est de provoquer chez le spectateur une émotion que les grecs appelaient catharsis. Conscient de cela, Bertolt Brecht avait théorisé sur ce qu'il appelait l'effet de distanciation, une manière de faire du théâtre qui dénonçait la fiction théâtrale. Pour Brecht le théâtre classique finit pour tromper le spectateur et l'éloigner des véritables questions.
La peinture, comme le théâtre, sont des dispositifs qui produisent des constructions mentales. En tant que peintre de ma génération je me suis toujours demandé ce qui définit la peinture en tant que genre et le pourquoi des tableaux… ces "surfaces rectangulaires" qui se suspendent aux murs, comme disait Donald Judd.
Le tableau, et avec lui le dispositif qui le sustente, c'est-à-dire la frontalité et la verticalité, est l'ancêtre des écrans contemporains. Du cinéma à la télévision, en passant par le papier photographique, les ordinateurs, les tablettes et les Smartphones, "les surfaces rectangulaires" hébergent le mystère des images.
Je ne m'intéresse pas aux images qui apparaissent sur les écrans, mais aux artefacts qui font possible leur apparition. Un écran éteint est un porteur potentiel d'images. C'est à cet instant, quand l'écran n'est qu'un monochrome noir, que nous découvrons la poussière sur sa surface. Seulement alors, l'écran se fait visible en tant qu'écran.
J'imagine que c'est une des raisons pour lesquelles je m'obstine à ne pas peindre des images. Je peins des tableaux, oui. J'essaie de traverser le mystère de l'écran comme le faisait Lucio Fontana avec ses toiles cisaillées. Montrer ce que l'on ne voit pas, un au-delà de l'écran, comme si l'écran montrait autant ou plus que ce qu'il occulte.
Les tables de camping se sont incorporées à mon lexique plastique depuis quelques années. L'étymologie du mot tableau nous renvoie au latin tabula qui désigne une planche de bois. Les premiers tableaux étaient en effet peints sur des planches de bois soigneusement reliés pour créer une surface de la même manière que les tables. En tant qu'étranger cette coïncidence était révélatrice. De la table au tableau il n'y a qu'un pas. Pour cette exposition à la Galerie Trinta je propose une série de "cuadros-mesa" que j'ai appelés sans vergogne Tablòs. Une table sur le mur nous oblige à nous poser des questions… ça c'est "l'effet de distanciation".
MAM
HAPTICO
SANTIAGO DE COMPOSTELLA